La capture d'Horemakhet.

Une brume surnaturelle aux teintes violacées se mouvait gracieusement entre les geôles enchantées du sinistre fort pourpre, les regards éteints des innombrables détenus venaient se perdre dans cet imperscrutable et fascinant linceul, unique horizon pour leurs yeux. Seul la lancinante mélopée des défenses arcaniques de la prison rompait la quiétude sacrée du lieu, qui de l'enfer serait digne d'être l'antichambre ou du purgatoire le soupirail.

Les mains nouées par de solides liens et misérablement recroquevillé dans l'étroite alcôve qui lui servait de cachot, Horemakhet avait désormais renoncé aux sanglots et aux lamentations, la lassitude et le désespoir qui semblaient suinter des maudits remparts de la forteresse s'étaient emparées de lui et l'avaient étreints, jusqu'au plus profond de son être, le faisant sombrer dans une étrange torpeur.
Il ressassait continuellement les terribles images de la purge qui le hantaient , tourmentant son esprit; L'insupportable poids des regards des méprisants hauts-elfes du concordat argenté, le carnage inique des Saccage-soleil et l'ire indicible de Jaina...
Et a cela s'ajoutait une spécificité diabolique de la prison, l'intérieur des cellules était vide de toute énergie magique, soumettant les elfes de sang comme Horemakhet à un constant supplice, tel qu'ils n'en avaient plus connu depuis la noire période qui suivit la chute du puits de Soleil, et dont rien ne pouvait enrayer la fulgurante progression.

De nombreux jours s'étaient maintenant écoulés, ou peut-être étaient-ce des semaines ? L'isolement et l'amertume avaient ôté à Horemakhet toute notion du temps, il ne dormait plus que d'un sommeil convulsif et peuplé d'ignobles cauchemars, implorant d'une voix étouffée le secours de ses compagnons, qu'ils soient saccages-soleil ou membres de la glorieuse maison celwë Belore.

-Siana...matriarche, ne m'abandonnez pas à mon sort...

Il murmurait cette prière confuse, ultime nitescence l'arrachant aux abysses, lorsqu'une voix au timbre extravagant vint interrompre son recueillement :

-Chercheur Horemakhet ! M'entendez-vous ? Répondez, bon sang !

Hagard et livide, Horemakhet se retourna péniblement vers l'élégant voile pourpre qui le maintenait captif. Derrière celui-ci se tenait un minuscule gnome, vêtu d'une armure de cuir, au diapason des dimensions ridicule de son porteur.

-Q-qui êtes vous...? Que me voulez vous ? Balbutia Horemakhet, craignant que le présence d'un membre de l'alliance ne soit l'augure de nouvelles souffrances.

-Relevez-vous, espèce de couard ! Pesta le gnome, manifestement excédé. Je suis le lieutenant Varka, ne me reconnaissez-vous pas ?

Horemakhet pensa qu'il devait divaguer, que l'enfermement avait définitivement causé l'égarement de son esprit.

-Impossible... vous n'êtes pas un sin'dorei...

Passablement sidéré par le manque de coopération d'Horemakhet et n'ayant aucunement le temps de se répandre en explications, le lieutenant Varka révoqua l'ingénieux sort d'illusion qui lui avait conféré cet aspect grotesque et asséna un violent coup de sa lame runique sur le bouclier arcanique, qui céda aisément sous l'impact.

-Dépêchez-vous ! Vociféra le chevalier de la mort en empoignant fermement le jeune mage abasourdi. Avec l'aide du Lieutenant, Horemakhet se redressa et sortit de son infâme cachot, et quel ne fut pas son étonnement lorsqu'il vit se dresser devant lui plusieurs éminents membres de la maison celwë Belore.

Le capitaine Arsya et le sergent Laerÿssia le dévisageaient sévèrement, tandis que le regard de l'intendant Erzan paraissait curieusement nébuleux pour une telle situation. Peut-être était-ce en lien avec ces effluves d'alcool qui émanaient de l'elfe, songea Horemakhet...
Mais il n'eut guère le loisir d'obtenir des éclaircissements sur le sujet, l'intendant approcha prestement et lui remit une dizaine de fioles contenant un étrange breuvage verdâtre.

-Des potions d'illusions ! S'exclama le mage, incrédule à l'idée qu'un tel stratagème soit parvenu à duper la vigilance du Kirin tor.

Pour unique réponse, il découvrit que ses compagnons avaient tous de nouveau adopté l'apparence d'honnête citoyens de l'alliance, mis à part l’intendant, qui ressemblait davantage à un gnome mage du Kirin tor plutôt qu'à un simple roturier.

Horemakhet s’apprêtait à les imiter, mais un étrange monticule d’étoffes informes empilées, attira son attention. Il se souvint que lorsqu'il fut expédié au fort pourpre, les agents du concordat argentés lui avaient méticuleusement confisqué sa précieuse armure, le contraignant à revêtir un inconfortable oripeaux de prisonnier, et ce fut vraisemblablement là le sort de tout les malheureux qui finirent entres les griffes de Vereesa.

- Attendez... Cela peut vous sembler puéril mais je refuse que mon habillement tombe aux mains du concordat, je vous assure que Je ne serai pas long...!

Malgré les protestations légitimes de certains, Horemakhet se jeta vers l'amoncèlement d'habits et le fouilla frénétiquement. Il sacrifia sans scrupules plusieurs minutes, pourtant cruciales pour la réussite de l'opération, jusqu'à ce qu'enfin il eut recouvré sa vêture.

Sans atermoyer, Horemakhet engloutit le contenu d'une potion d’illusion et s'empressa de rejoindre l'estrade menant à la sortie. Ses compagnons n'avaient point gaspillé leur temps, la première porte avait déjà été ouverte et une demi-douzaine de Celwë Belore supplémentaires les attendait dans un couloir faiblement éclairé qui formait en quelque sorte le vestibule du fort pourpre. Un inquiétant bruit de torsion métallique retentit, le mécanisme de la seconde porte avait été enclenché. Son immense masse, entaillé d'une multitude de profonds sillons, derniers vestiges de la guerre du Nexus, s'ébranla lentement...

Horemakhet ne put s’empêcher de plisser les yeux, les constantes ténèbres du fort pourpre l'avaient désaccoutumé de la vision chaleureuse de la lumière du jour, et alors qu'il s'efforçait de surpasser cette gêne, un sentiment étrange l'envahi.
La cité des mages lui semblait aussi paisible et resplendissante qu'à la veille de la purge, les gardes se tenaient toujours en faction, aussi froids et impassibles que la forteresse qu’ils protégeaient et nulle rumeur d’agitation n'animait la ville ; dans le lointain, les flèches effilées de la citadelle pourpre paraissaient s'élancer dans les cieux . En réalité, Dalaran lui apparut plus magnifique que jamais.

Mais l'heure n'était pas à la contemplation et aux regrets, Horemakhet savait que cette liberté qu'il n'osait plus n'espérer l'attendait au terme de la longue avenue qui reliait le fort pourpre à la place Tisserune et son fameux prisme de transfert.
Le groupe avançait précautionneusement, il s'agissait d'éviter à tout prix d'éveiller les soupçons par une précipitions suspecte, qui devenait plus difficile à réprimer à mesure qu'ils s'approchaient de la galerie voutée dont l'issue aboutissait à l'extérieur des remparts de la funeste prison.
Horemakhet retenait son souffle, encore quelques mètres et...

malédiction, une patrouille !

En effet, une troupe d'humains veillait sur l'unique voie de sortie. Le regard d'Horemakhet croisa accidentellement celui d'une humaine à la chevelure aussi noire que la suie, elle aurait presque pu paraître avenante si seulement ses yeux n'avaient pas été imprégnés d'une impitoyable cruauté, qui poussa le mage à se détourner vivement de cette vision insupportable.

Il fallait cependant continuer; les Celwë Belore se présentèrent un par un devant cette halte inattendu, saluant gracieusement les guetteurs aux regards inquisiteurs avant de reprendre "nonchalamment" leur route. Vint le tour d'Horemakhet, il s'inclina brièvement, parvenant même à esquisser un sourire, et suivit ses compagnons, le dernier obstacle était abattu.

Quand soudain, un cri en Thalassien s'éleva :

-Chercheur, Courrez !

L'ordre glaça le sang d'Horemakhet, instinctivement il commença à fuir tandis qu'un hurlement hystérique en langage commun retentissait derrière lui. En un instant, il comprit la catastrophique infortune dont il fut la victime, le sort d'illusion s'était inexplicablement dissipé et leur subtile subterfuge a été révélé au yeux des horribles humain...!

Il n'était plus question d'utiliser le prisme de transfert, m nais dans le chaos de la retraite désordonnée, Horemakhet parvint à retrouver le lieutenant Varka et le suivit sans hésiter, il ne pouvait rêver d'un meilleur gardien. L'officier de la maisonnée était un combattant indomptable, et même la Matriarche le tenait en très haute estime. Il demeura impavide face à la tempête de périls qui menaçait de s'abattre sur eux, et eut tôt fait de guider Horemakhet jusqu'aux entrailles dédaléennes de la cité.

Les égouts de Dalaran était souvent le théâtre interlope des intrigues les plus troubles de la ville, l'absence notoire de sécurité favorisait cet état de fait et permit au lieutenant Varka et à Horemakhet de se rendre sans encombres à l'extrémité d'un long tunnel d'évacuation débouchant dans le ciel de la forêt du champ de cristal.

-M-malepeste...qu'allons nous devenir à présent...Se lamenta Horemakhet en scrutant le sol.

-Comme prévu, nous allons regagner le point de rendez-vous, les wyvernes ne devraient plus tarder...Répondit le lieutenant avant d'émettre un sifflement perçant à l'intention des montures.

Aussitôt, deux fières wyvernes apparurent à l'horizon. Elle s'approchèrent à vive allure de l'ouverture à la base de la cité volante où se trouvaient leur futur cavaliers.
Horemakhet n'appréciait guère ces créatures grossières et disgracieuses, mais peu lui importait, car il était sur le point d'échapper à l'hideuse toile qu'avait savamment tissé Vereesa et Jaina à l'intention des Saccages-soleil.
Il enfourcha avec allégresse l'une des wyvernes et s'envola à la suite du lieutenant, sans oublier d'accorder un dernier regard mélancolique à ce qui fut la glorieuse ville des mages.

Il ne s'écoula que quelques minutes avant qu'ils n'atteignent l'emplacement du point de ralliement. C'était une antique ruine bien-née, ravagée par les siècles, quelques esprits errants des elfes de jadis se manifestaient parfois avant de s'étioler...

Le lieutenant Varka et Horemakhet atterrirent à proximité, il était indispensable de réaliser un appel afin d'estimer les pertes éventuelles. Miraculeusement, il s'avéra que nul disparition n'était à déplorée, les courageux sin'doreis des celwë Belore avaient triomphés de cette nouvelle épreuve, exténués mais victorieux.

Hélas, ils n'eurent pas la possibilité d'exulter, des flèches et des projectiles arcaniques transpercèrent les airs au dessus de leur têtes, les laquais du Kirin Tor étaient là !

Les protecteurs des Celwë Belore s'élancèrent à l'assaut, répondant aux insultes des humains par la magie et l'acier. Les lames d'entrechoquèrent et le sang fut versé.
Seul l'intendant Erzan et Horemakhet n'avait pas rejoints l'héroïque mêlée.

La vue de ce carnage avait ranimée dans l'esprit du jeune mage l'intolérable souvenir de la purge et la perspective d'être enfermé dans le fort pourpre abhorré acheva sa volonté. Cédant à l'effroi qui l'étreignait, Horemakhet se sauva.

La clameur de l’escarmouche n'était plus qu'une lointaine rumeur seulement audible. A travers l'énigmatique forêt du chant de cristal, Horemakhet fuyait, éperdu et terrorisé. Il trébucha à plusieurs reprises sur l'amas des obstacles qui se dressaient sur son chemin, mais continua sa course désespérée jusqu'a ce que l'accablement le fit s'effondrer.

Sa respiration était sifflante et sa vision trouble, pourtant il parvint à apercevoir une petite forme indistincte, nimbé d'un aura magique, s'approchant de lui. Horemakhet pensa d'abord à l'intendant Erzan, qui avait adopté une forme semblable plus tôt dans le fort pourpre. Il essaya de se relever afin d'aller à la rencontre de son supposé camarade, mais à peine avait-il pu faire un pas qu'un sortilège de métamorphose vint le percuter, il fut instantanément transformé en un chat noir, parfaitement incapable du moindre mouvement.

La forme s'avança suffisamment pour devenir visible aux yeux d'Horemakhet, il s'agissait d'un gnome, mais sa taille paraissait être l'unique trait commun qu'il partageait avec ses confrères, il semblait envahi d'un indicible courroux et un rictus affreusement malveillant se dessinait sur son visage.

Le gnome toisa Horemakhet et d'un geste dédaigneux, il invoqua un cercle arcanique à ses pieds. Subitement, l'effet de la métamorphose se brisa tandis qu'une douleur inhumaine s'empara de l'elfe, il fut projeté au sol, déchiré par la souffrance sous le regard amusé de son bourreau.

Lorsque enfin la rune se dissipa, Horemakhet était recroquevillé sur lui-même, prostré et sanglotant faiblement.
Constatant que sa victime ne risquait plus de lui opposer la moindre résistance, le gnome ouvrit un portail, et dans un Thalassien étonnamment limpide, il enjoignit à Horemakhet de le franchir sans tarder.
Le malheureux elfe s'exécuta craintivement, il se leva douloureusement et marcha en chancelant vers le portail.

L'image de la forêt du chant de cristal se brouilla en une confuse mosaïque de couleur avant de reprendre une forme cohérente, celle de la place Tisserune.
Le gnome se téléporta immédiatement après, et ordonna à Horemakhet de le suivre. D'un pas paisible, il mena son prisonnier à travers la ville, le livrant sciemment à l'opprobre d'être ainsi pitoyablement promené devant les habitants de la cité qui l'observaient comme une bête curieusement.

Mais le trajet touchait à son terme, le gnome s'arrêta et Horemakhet fit de même. Il leva les yeux;

Devant lui se dressait la colossale muraille du fort pourpre.

J'aime, la description de Lucidà me plaît beaucoup.

Nonchalamment affalé sur un triclinium elfique richement orné de dorures. Horemakhet contemplait la grande salle du manoir Celwë Belore. Son regard alangui se portait sur le sol couvert de somptueux tapis, puis sur les murs tendus de draperies violine aux armoiries de la maisonnée. Le lieu embaumait d' une enivrante fragrance, promesses de mets délicieux, qui aiguillonnait son appétit, et tout cela procurait au jeune elfe une apaisante impression de quiétude, propre aux lieux familiers que l'on affectionne.

Mais cette exquise lassitude était troublée par un malaise naissant et indéfinissable, telle une faim incoercible qui n'avait de cesse de s'intensifier au point d'en devenir intolérable. Horemakhet connaissait et redoutait cette souffrance, instinctivement il scruta l'immense pièce d'un regard rendu avide et farouche, en quête de la lueur verdâtre qui trahirait la présence d'un remède à ses maux.

Il aperçu alors, de l'autre coté de la salle, un lointain scintillement, évanescent, mais réel. Précipitamment, il s'élança vers la providentielle lumière, et dés l'instant où il se fut redressé, une force implacable le projeta au sol, comme si le plafond s'était soudainement affaissé de manière à rendre impossible de se tenir droit.
Endolori et étourdi, la vison de Horemakhet s'altéra et tout autour de lui il voyait la maçonnerie du manoir pourtant si sophistiquée se flétrir en une hideuse alcôve aux pierres obscures et grossières tandis que les tentures se déchiraient en un essaim de lambeaux tourbillonnant. Effaré par la l'absurde métamorphose, l'elfe tendit la main dans un ultime geste de désespoir afin de s'emparer de la gemme convoitée, mais la nuée de tissus irisés déferla devant ses doigts tressaillant, s'unissant en un voile pourpre crépitant d'énergies arcanique.
L'hallucination se dissipa, Horemakhet était seul dans sa cellule du fort pourpre, anéanti par le manque de magie.

Des pas résonnèrent dans l'enceinte de la forteresse, deux humains vêtu d'armures accompagnés d'un monstrueux worgen venaient d'en franchir les lourdes portes. Ils avancèrent immédiatement vers la geôle de Horemakhet. L'un d'entre d'eux en désactiva les protections d'un geste désinvolte, avant d'apostropher l'elfe qu'elle contenait :

-Suivez nous. Aboya t-il.

Prudemment, Horemakhet obtempéra. Sa dépendance le tenaillait toujours, mais il n'avait guère d'autres alternatives. Il se releva péniblement, vacillant et affaiblit, résigné à suivre ses trois "gardiens"...

Vint l'épreuve humiliante de la marche à travers Dalaran, Horemakhet suivit docilement son escorte l'échine courbé sous le poids d'une honte ineffaçable. Ce jour là un vent glacial soufflait sur la cité pourpre, il s'insinuait sous les misérables haillons de prisonnier que portait Horemakhet et agitait son frêle corps de violents frissons, chacune de ces rafales hurlante ravivait le souvenir douloureux et inatteignable de son lointain foyer de Quel'thalas. Ce sentiment emplissait le jeune elfes d'amertumes et de remords, il sentit les pleurs monter, ses yeux devinrent humides et les larmes coulèrent.

Sans la moindre parcelle de compassion , l'un des humains l'enjoignit de cesser de pleurnicher et de continuer d'avancer, s'il tenait à la vie. Horemakhet n'eut d'autres choix que d'obéir et d'avaler ses plaintes, ainsi s'écoulèrent quelques longues minutes avant qu'ils n'atteignirent l'enclave du concordat argentée. Un groupe hétéroclite de membres de l'alliance s'était réuni là et attendait manifestement leur arrivé...

Avec horreur, Horemakhet reconnu le sénateur Atomiton, l'artisan diabolique de l'innommable supplice dont lui, infortuné apprenti saccage-soleil, fut la malheureuse victime. Derrière, se tenait l'humaine au cheveux noirs que Horemakhet avait déjà entrevu, elle arborait un terrifiant sourire carnassier qui lui fit perdre contenance.
Il s'agenouilla humblement devant cette assemblée ricanante, qui échangeait d'incompréhensibles commentaires en commun , espérant de ce fait ne pas attiser le courroux de ses bourreaux. L'un des mages en présence entama l'incantation d'un portail pendant que le sénateur du Kirin Tor prenait la parole.

-Vous êtes dans un triste état, mon ami, sortir si peu couvert par un tems pareil ! Affirma t-il avec une expression terriblement sincère.

Aussitôt, le gnome fit un imperceptible mouvement de la main et instantanément Horemakhet se trouva revêtu de sa chatoyante armure pourpre. Ebahi par l'inexplicable bonté du sénateur, le jeune elfe bredouilla un remerciement grandiloquent à son égard, ce qui lui valu d'être insulté de flagorneur par les acolytes de ce dernier. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver la désagréable impression d'être tel un condamné à mort à qui on accorderai quelques dernières volontés...

Mais l'incantation du portail s'achevait et mettait fin aux railleries, la consigne fut donné de le franchir le seuil sans tarder et Horemakhet fut brusquement traîné jusqu'à celui-ci...Dalaran se déforma et disparu, cédant subitement sa place à un paysage inhospitalier et stérile, rongé par la mort et étreint par la peste : les maleterre de l'est.

Lorsque tous eurent accomplit leur téléportation vers le lugubre emplacement, un humain se détacha du rang. Il était habillé d'une tenue extravagante qui n'avait rien à envier à celle de Horemakhet. Il se mouvait d'un pas assuré, presque impatient, et à sa suite le cortège entier se mit en mouvement. L'air chaud et âcre de la région brûlait les yeux du jeune mage et laissait dans sa bouche et sa gorge comme un infect goût de sang. C'est alors que ce dévoila le profil impitoyable d'un échafaud face auquel s'était rassemblé les fidèles de l'alliance.

Tout ce cérémoniale ne pouvait augurait que la mort ! Horemakhet se figea, le cœur lui manquait pour continuer, et il fallu l'intervention du surveillant worgen pour l'ôter à sa torpeur, et c'est les joues trempées de larmes que s'avança Horemakhet, chancelant et terrifié , sur l'estrade de l'abominable structure.

Là se tenait l'humain à l'armure excentrique, il paraissait animé d'une assurance malveillante, celle du prédateur qui désir se divertir avec sa proie avant de daigner porter le coup de grâce.

-Ayez pitié...Murmura Horemakhet.

-Pitié !? Reprit l'humain avant d'éclater d'un rire dément.

Voilà un sentiment dont vous devriez apprendre à vous défaire !

Il psalmodia une effrayante formule magique, dirigeant les sombres puissances qu'il invoquaient contre l'elfe avec une redoutable habilité, et aussitôt , Horemakhet subit une douleur fulgurante, une sensation atroce d'arrachement qui frappait au delà de la chair, et même les savantes tortures du sénateur Atomiton ne sauraient égaler ce tourment indicible.

Puis soudain, l'humain cessa le maléfice, les cris désespérés de Horemakhet s'étranglèrent, laissant place aux pitoyables sanglots d'un être brisé, recroquevillé et gémissant aux pieds de son tortionnaire.
-Qu'av-qu'avez vous fait...!? Parvint à balbutier l'elfe d'une voix grêle et aigu.

-Soyez sans craintes, vous ne conserverez aucune séquelles physique ! Répondit-il en dissimulant à grande peine un accès de jubilation.

En revanche, je ne peux en dire autant de l'intégrité de votre âme...Il indiqua une minuscule gemme qui lévitait à ses cotés.

-Impossible, v-vous n'avez pas le droit...Rendez là moi...!

-"Pas le droit", vraiment ? Trêve de plaisanteries, sachez seulement que votre unique espoir de récupérer cette âme que vous chérissez tant est de vous soumettre à la volonté du grand Vulpes Nihil ! Cette fois, l'humain ne réprima guère un nouveau rire glaçant et funeste.

-Je-je ferai selon vos ordres...

-Je suis enchanté de voir que vous savez vous montrer raisonnable, elfe de sang...Il s'adressa ensuite au worgen qui était restait en retrait :
Dakren, vous veillerez à ce que notre invité survive à sa promenade jusqu'à la chapelle de l'espoir de Lumière, nous partons immédiatement.

Le worgen fit si bien qu'au terme du périple, l'armure du mage était recouverte de poussières et lacérée en maints endroits, il finit enfin par relâcher son emprise, jetant l'elfe au milieu des infâmes qui l'avaient si rudement malmenés. Curieusement, une énergie intense et bienfaitrice parcouru Horemakhet et il s'hasarda à lever ses yeux éteints par la douleur.

Et c'est alors qu'il vit la délégation de la maison Celwë Belore, les fières protecteurs et impétueux aspirants semblaient furieux et dévisageaient cruellement les laquais de l'alliance, et il était certain que seul l'omniprésence des sentinelles de la croisade d'argent empêchaient la situation de dégénérer en un glorieux bain de sang.
Comme pour désenvenimer l'atmosphère, l'intendant Erzan, dont la main était occupée par une fiole d'un éclat extraordinaire, et le sénateur Atomiton s'avancèrent en arborant touts deux un admirable sourire hypocrite de politicien. Ils se saluèrent convenablement avant d'entamer le complexe exercice de rhétorique que l'on nomme communément "négociation".

Horemakhet ne pu s'empêcher de se sentir indigne d'une telle préoccupation, c'était par sa faute s'il était dans un posture si déplaisante, mais il fut arraché à ses sombres pensées par une bourrade d'un humain peu précautionneux qui avait pout but de lui faire comprendre qu'il devait rejoindre ses frères, la messe était dite, sa liberté lui était en apparence rendu.

En apparence, car Horemakhet avait aperçu le sourire étonnamment affectueux que l'humaine aux cheveux noirs lui avait adressait, ce sourire qui lui rappelait que cette abjecte organisation avait dérobé jusqu'à son âme...

Les sin'doreis observèrent l'alliance partir dans un pesant silence, et lorsque ces derniers furent assez éloignés l'intendant Erzan approcha d'Horemakhet et lui présenta une étrange requête; Il expliqua au jeune mage que le prix de sa liberté fut une fiole du mythique puits de soleil, ce qui élucidait le mystère de son regain de vitalité à proximité de l'artefact, toutefois, il demeurait impensable que l'objet reste aux mains de leur ennemis...

-Chercheur, utilisez votre magie pour téléporter cette fiole , il serait intolérable que ces malandrins la conservent !

-Ils-ils le découvriraient...Une telle ruse ne peut qu'être vouer à l'échec...

-Exécutez mes ordres, chercheur, cette fiole bénéficie d'un enchantement particulier qui facilitera votre œuvre.

Horemakhet était acculé, il ne pouvait nuire à ceux qui détenaient son âme car il encourait la damnation éternelle ni désobéir aux directives de l'intendant Erzan. Il était sur le point de céder à l'affolement lorsque l'unique issue décente lui apparu.

-Un instant Intendant, je vais ouvrir un portail vers Lune-d'argent, pour assurer nos arrières si jamais la situation devient incontrôlable, n-nous ne souhaitons pas de pertes inutiles, n'est ce pas...?

Avant même que l'intendant ait eut le temps de formuler une réponse, Horemakhet entame l'incantation du portail, son esprit s'étiolait et de grandes tâches noires dansaient devant ses yeux, mas il persista jusqu'à ce qu'enfin le passage se stabilise. Alors, l'éreintement atteignit un stade insupportable pour le corps de l'elfe, et il se pâma en accueillant l'inconscience comme une délivrance.

Il avait échappé aux affres d'un sort pire que la mort et à l'affront de la trahison, au moins pour cette fois...

la volonté du grand seigneur Vulpes Nihil

Vulpes le grand ou Seigneur Nihil plz, ça fait un peu trop là. x)

Et puis je note qu'on ne retient jamais mes meilleures répliques, grmmmbl...

(Mais j'ai bien aimé ton récit à part ça )

Vous ne devriez pas tant vous dévaloriser, Vulpes^^
Néanmoins, j'ai modifié le texte selon vos désirs !

Et désolé pour les répliques, la prochaine fois je ferai des captures d'écran.