La Leçon de Vulpes

Comme toujours, il était en train de pleuvoir à Gilneas. Bien qu’une protection magique le protégeait, Atomiton était agacé par la pluie : tout était froid et humide, et les nuages empêchaient les quelques rayons de soleil de l’après-midi d’éclairer la région, la rendant plus lugubre qu’à l’accoutumée.

Il arriva bientôt à une maison près de Val-Tempête. C’était une maisonnette avec une seule pièce, à l’allure abandonnée, arborant la même architecture que beaucoup d’autres maisons dans la zone. Pour la plupart des gens, ce serait donc une habitation tout à fait ordinaire, sans plus. Mais pour quelqu’un ayant des connaissances poussées en magie arcanique, il serait capable de sentir ou même voir qu’une aura magique entourait toute la maison.

L’approche comportait des risques et périls toutefois, car Atomiton, avec l’aide de Lucidà, et de son collaborateur Thraen, avaient mis des pièges tout autour de la maison et seuls les plus puissants arcanistes arriveraient à passer les défenses magiques de la maison sans craindre pour leur santé.

Atomiton entra dans la maison sans faire de bruit. Il était le seul, avec Lucidà et Thraen, àpouvoir entrer ici sans problèmes. L’air de la maison était glacial; à chaque respiration il pouvait voir une trainée de vapeur qui sortait de sa bouche ou de son nez. Au début, Atomiton trouva étrange que l’air dans la maison soit encore plus froid qu’a l’extérieur, mais il se rappela alors que Thraen avait lancé un sort pour faire en sorte que l’air devienne glacé tout en restant suffisamment « chaud » pour maintenir leur prisonnier en vie.

En pensant à lui, Atomiton le chercha des yeux et trouva un tas grisâtre roulé en boule dans un coin de la maison. Vulpes dormait mais sa respiration sifflante donnait l’impression qu’il n’était pas en bonne santé. Ayant comme seule couverture une robe grise que lui avait donné Lucidà en échange de ses vêtements, il était normal que celle-ci ne soit pas trop bonne. Il fut un temps où Atomiton aurait eu pitié de lui, mais plus maintenant.

Atomiton ferma la porte sans faire de bruit et, d’un simple geste de la main alluma, un feu dans la cheminée. Il n‘y avait pas de bois, mais grâce à sa magie, le feu flambait à merveille. En même temps, il téléporta deux tables : une avec un jeu d’échecs et l’autre avec un rôti de porc , ainsi qu’une chaise. Pour éviter de réveiller Vulpes, il la fit léviter un peu au dessus du sol, et la posa à deux mètres face à Vulpes. Atomiton s’assit et regarda son prisonnier.

Idiot, imbécile, imprudent – pensa t-il en toisant Vulpes. Au nom d’une de ses recherches débiles, il avait risqué la réputation d’Arcanum Sanctus auprès de la Fierté, failli causer des problèmes diplomatiques avec eux, et ainsi perdre le plus proche allié de l’organisation. D’ailleurs, à ce sujet, Atomiton n’avait aucune idée de comment guérir la Comtesse de ce que lui avait fait subir Vulpes. Et pour finir le tout, cet imbécile, lorsque confronté avec ce qu’il avait fait, au lieu de se rendre et de s’expliquer, s’était enfuit vers Draenor.

Atomiton avait mobilisé toute la guilde pour suivre, traquer et capturer Vulpes. Il savait que s’ il ne faisait rien, les tensions entre la Fierté et Arcanum allaient augmenter et ainsi créer des conflits qui n’avaient pas lieu d’être dans cette époque si troublée.

La traque avait duré quelques jours. En demandant des informations localement et en utilisant ses compétences de pistages, les membres d'Arcanum Sanctus avaient réussi à retrouver et capturer Vulpes. Ce ne fut pas chose aisée, loin de là car, étant dans son élément, Vulpes en avait profité pour ralentir le groupe et avait essayé de les tuer plusieurs fois, soit avec des embuscades soit en invoquant des démons. Mais même en utilisant toute sa ruse, Vulpes n’avait pas réussi à les tromper . Désormais, il était leur prisonnier.

Les membres d’Arcanum Sanctus discutèrent beaucoup sur le sort de Vulpes : certains voulaient sa mort, d’autres voulaient l’expulser, et d’autres encore voulaient le bannir dans le néant distordu. Mais en fin de compte la décision revenait à Atomiton et à Lucidà. Ayant longuement discuté sur le sujet, Lucidà lui proposa de garder Vulpes en vie pour qu’il devienne son cobaye pour ses expériences concernant la nécromancie.

N’y voyant pas d’objections, Atomiton accepta, et comme ça Vulpes resterait en vie et Lucidà serait contente. La Comptesse avait beaucoup souffert pendant la traque; elle avait subit notamment de très graves brûlures à la tête. Atomiton ne lui avait rien dit mais elle était affreuse avec sa nouvelle « coiffure » . Peut être qu’avec le temps, elle guérirait… ou alors l’habitude de la voir ainsi ne lui causerait plus cette impression.

Ce que Lucidà ne savait pas, c’est qu’Atomiton avait bien l’intention de faire payer Vulpes pour ce qu’il leur avait fait subir: non content de causer des troubles diplomatiques avec leurs voisins, il avait osé attaquer pour les tuer ? Atomiton en savait assez sur les humains pour comprendre pourquoi Vulpes avait agi ainsi, mais les actions ont des conséquences, et Vulpes l’apprendrait de la pire manière qui soit.

Utilisant de nouveau ses pouvoirs basiques de télékinésie, Atomiton mit sa chaise devant le feu, sans faire de bruit, et commença à parler à voix basse.





Vulpes se réveilla doucement. De temps en temps il entendait des mots comme « dalaran », « kirin tor », « fléau ». Convaincu qu’il était en train d’halluciner, il n’y prêta tout d'abord pas attention , mais soudainement il se rendit compte qu’il n’avait plus froid.

Peut être, se dit-il, que tout ceci était un cauchemar, après tout. Il ouvrit les yeux avec espérance mais la perdit vite quand il se rendit compte qu’il était toujours dans la maison abandonnée à Gilneas. Il sentit alors l’odeur d’un rôti de porc dans l’air. L'arôme alléchant fit gronder son estomac, car cela faisait deux jours qu’il n’avait rien mangé du tout.

Cherchant des yeux et du nez d’ou venait la délicieuse odeur, il se rendit compte qu’un magnifique feu brûlait dans la cheminée, et qu’à côté de lui il avait deux tables et une chaise, avec quelqu’un assit dessus. Vulpes reconnu la petite silhouette d’Atomiton, et profitant qu’il avait les yeux fermés, Vulpes, dans un élan de haine farouche, se précipita dessus pour essayer de l’étrangler. Vulpes n’avait pas fait deux pas quand il fut projeté dans le sens opposé de sa charge.

— Vous êtes bien naïf pour penser pouvoir prendre n’importe qui par surprise Vulpes. Je savais que vous n’étiez pas en bonne santé mais cela affecte-t-il déjà votre jugement ? – Atomiton regarda d’un air amusé Vulpes qui essayait péniblement de se relever.

Vulpes, complétement humilié, se leva et s’assit dans un coin de la maison, faisant face à Atomiton.

— Que me voulez-vous ? – demanda-t-il d’une voix hargneuse.

— Vous donnez une leçon. – répondit Atomiton avec un très beau sourire.

— Vraiment ? Et quelle leçon voulez-vous m’enseigner, « Sénateur » ? – cracha Vulpes.

— Que les actions ont toujours des conséquences, Vulpes. – dit Atomiton en le regardant d’une manière étrange.

Vulpes regarda les yeux d’Atomiton une seconde et pendant cette brève seconde il perdit un peu contenance : « Ses yeux », pensa-t-il. Chaque fois qu’il avait vu ce regard dans Atomiton, le petit gnome avait fait preuve d’une cruauté qui avait dépassé celle de Lucidà, pourtant la plus cruelle de tous les trois.

— Mais vous devriez avoir faim Vulpes. Un peu de rôti ? –proposa Atomiton avec son expression habituelle.

Vulpes allait décliner l’offre, tout en insultant le mage en passant, mais se ravisa. Il avait faim, cela faisait des jours qu’il n’avait rien mangé et peut être arriverait-il à berner Atomiton, et pourquoi pas réussir à s’enfuir en jouant avec ses émotions ?

— Je vous remercie –dit-il.

Vulpes s’avança vers la table ou il y avait le rôti avec appétit, mais comme la dernière fois, au bout de deux pas il fut projeté avec violence contre le mur. Avec un ricanement, Atomiton lui dit :

— Vous pensez vraiment que je vais vous laisser manger près de moi ? À terre, chien ! – dit Atomiton, toujours en ricanant.


Vulpes regarda le gnome furieux, mais se raidit quand il le vit agiter ses doigts. Une seconde plus tard, une assiette avec trois tranches de viande de porc bien cuite avec des pommes de terres, un verre d’eau et un couvert apparurent devant lui. Oubliant sa dignité, Vulpes se jeta sur la nourriture, il du admettre intérieurement que c’était très bon. Amusé, Atomiton le regarda manger sans rien dire.

Après son repas, Vulpes regarda Atomiton et lui dit sur un ton arrogant :

— Alors votre leçon ? Je l’attend toujours vous savez, c’était quoi déjà ? – dit-il comme si il était en position d’égalité face à Atomiton.

Atomiton regarda Vulpes en riant intérieurement, cet idiot allait bientôt souffrir pour son arrogance.

— Je vais vous expliquer quelques petits détails de ma vie Vulpes, et vous allez vous taire pendant ce temps. Comme ça, vous allez bien apprendre cette leçon – en disant cela, Atomiton fit disparaître l’assiette et le verre de Vulpes, et fit apparaître une troisième table, pleines de potions rouge sang.

— Sinon qu…AHHH – cria Vulpes. Sa main gauche était toute rouge, brûlante. Il regarda Atomiton qui lui sourit en retour.

— Sinon ça. Maintenant que nous nous sommes entendu, vous allez écouter, en silence… - Vulpes lui lança un dernier regard mauvais mais ne dit rien et poussa un soupir en s’installant pour écouter le mage. Il n’avait pas vraiment le choix de toute façon.

— Normalement, les membres de ma race sont joyeux et contents, mais pas moi comme vous l’avez sans doute remarqué. La raison est toute simple : le fléau. Mais si il y a bien quelqu’un qui a grandement changé ma personnalité dans les derniers temps, c’est vous Vulpes. Tout commença avec notre investigation conjointe pour découvrir les pages de Médhiv…

Atomiton décrit à Vulpes leur opération pour découvrir les pages de Médhiv et pendant son discours téléporta un petit verre de porto dans sa main. Vulpes, plein d’espoir, pensa que si la conversation barbante sur la vie du mage durait assez longtemps, Atomiton arriverait sans doute s’enivrer et là…


—Voyez-vous Vulpes, pendant nos recherches, votre ambition ma contaminé, votre quête de pouvoir ma séduit. Je voulais en avoir plus, j’étais mage du Kirin Tor, je possède une intelligence hors norme comme tout les gnomes et pour la première fois de ma vie je voulais être reconnu comme quelqu’un de respectable et de puissant.

Atomiton bus une gorgé de son porto et regarda Vulpes avec un sourire inquiétant.



— Peu de temps après mon désir de pouvoir, les Lames de Lothar se sont dissoutes et vous, Lucidà et moi avions décidé de former Arcanum Sanctus – une organisation ou toute forme de magie est la bienvenue pour anéantir la horde. Mais une autre branche est aussi apparut : peu à peu notre organisation devrait avoir des liaisons haut placées dans toutes les organisations magiques d’Azeroth. Vous, vous étiez chargé de prendre le contrôle des démonistes de l’alliance, Lucidà aurait du redresser le reste du Culte des Damnés et moi j’aurais du rejoindre le puissant Kirin Tor.

Vulpes regarda Atomiton sans comprendre, toute cette histoire il la savait déjà.

— Pour rejoindre le Kirin Tor, ou plutôt, pour devenir « visible » à leurs yeux, il me fallait faire un gros coup. Je vous ai alors demandé pour que vous soyez pendant un certain temps fait prisonnier au Fort Pourpre. Un mage qui capture un démoniste plus ou moins puissant et qui en plus utilise depuis toujours le nom du Kirin Tor pour se protéger fait un excellent début.

Vulpes soupira d’exaspération. Où voulait en venir le petit gnome. Il leva les yeux vers Atomiton et s’en rependit tout de suite : il avait de nouveau ce regard cruel et sadique qu’il affichait de temps en temps, et contrairement à la dernière fois, il avait l’impression que ce regard malveillant grandissait à vu d’œil.

— Et LÀ, mon cher Vulpes, vous avez commis l’erreur de votre vie. Vous avez bien voulu faire ce petit tour de manège pour que je tombe dans les bonne grâces du Kirin Tor mais il vous fallait une garantie : un bout de mon âme et celle de Lucidà ou cas ou une fois mis en prison, on vous y laisserai moisir seul. Votre petit rituel, appris dans les fameuses pages de médhiv, était adapté aux humains bien sûr… mais PAS aux gnomes.

Vulpes, ayant peur de regarder les yeux du gnome, les posa sur le feu. Il avait déjà remarqué quelques différences de comportement chez lui bien sûr, ces petits regards cruels en était la preuve… mais peut être que ce n’était pas tout ?

— Grâce à vous, une autre personnalité a commencé à germer dans mon esprit, plus sombre, plus mortelle, plus cruelle… Et pendant les quelques combats que j’ai eu contre les membres de la horde, cette personnalité prenait le dessus. Inutile de vous dire dans quel état restaient mes ennemis.

Soudainement Vulpes commença à avoir très chaud.


— Ensuite, nous avons eu la purge. J’ai tué ces misérables traîtres de saccages soleil les uns après les autres sans une once de pitié. À la fin, grâce à « des services rendus au nom du Kirin Tor » j’ai été nommé Sénateur au Sénat de Dalaran. Ce jour fut également la date ou mon autre moi pris le « contrôle » de mon esprit. L’ancien Atomiton n’existait plus.

Vulpes avait de plus en plus chaud, et transpirait de partout… était-il en train de cuire ?


— Mon nouveau « moi » est bien plus sombre que l’ancien Atomiton, mais mon intelligence demeure intacte. En l’utilisant, j’ai manipulé tout le monde pour que personne ne voit de différence entre mes deux « moi ». Néanmoins j’avoue que de temps en temps il m’était difficile de me contrôler. Lucidà a été témoin d’un acte de cruauté de ma part envers une nouvelle recrue et plus récemment certain ont pu observer mon comportement quand j’ai mis en feu votre acolyte, Teylae.

Vulpes écoutait à peine, la douleur était insoutenable. Il était désormais debout, et allait et venait pour perdre un peu de température. Il vit une grande jarre d’eau posée sur la table, il se précipita dessus mais fût à son tour projeté contre le mur. Atomiton ricana et lui dit :

— Vous voulez ça ? – d’un geste il fit venir la jarre d’eau en flottant.

Vulpes, tremblant de douleur fit oui de la tête.

— Vous êtes sûr ? – demanda de nouveau Atomiton, un sourire aux lèvres. Vulpes agita sa tête plus vite. En soupirant, Atomiton lui dit – Très bien. Voici votre eau.- et la jarre versa l’eau sur la tête de Vulpes.

Pendant qu’Atomiton laissa échapper un rire sadique, Vulpes hurla de douleur. Atomiton avait chauffé l’eau pour qu’elle devienne bouillante. Des cloques apparurent sur son visage et sur ses bras. Mais la sensation de cuisson disparut. Tremblant de douleurs, Vulpes essaya de s’asseoir péniblement contre le mur. Atomiton, quant a, lui continua son histoire.

— Cela fait un bout de temps que je cherche à me débarrasser de vous et de Lucidà pour avoir la totalité du contrôle d’Arcanum Sanctus. Votre stupidité m’a permis de vous faire tomber le premier sans aucun soupçon.

Vulpes senti que l’air qu’il respirait devenait de plus en plus chaud. Bizarrement, c’était seulement l’air respiratoire qui était chaud, celui au contact de son corps meurtri, non. En même temps, Atomiton fit avancer la table qui contenait le jeu d’échecs. Le coté blanc n’avait que le roi, le coté noir avait la plupart des pions en jeu. La Reine noire tenait en échec le Roi blanc. Quant au Roi noir, il était derrière les lignes de combat, sans aucun danger immédiat.

— Une chose que je n’avais pas prévu Vulpes c’était votre réaction d’escapade, et surtout votre ténacité à essayer de nous tuer et à vous défendre. Si au début j’avais prévu votre simple expulsion, vous avez commencé sérieusement à m’énerver. Quant votre petit démon nous a explosé à la figure, j’ai décidé de changer mes plans vous concernant… Et j’ai désormais une question pour vous Vulpes : que croyez-vous que quelqu’un comme moi fait à ceux qui l’énervent profondément ?

Au même moment, la température de l’air que Vulpes respirait augmenta exponentiellement, lui brûlant toute la gorge et le système respiratoire. Vulpes avait désormais des spasmes de douleur mais tenant encore un peu à sa dignité il défiât pendant quelques secondes le regard fou et sadique que le mage lui lançait.

— Aujourd’hui Vulpes vous allez subir pleinement les conséquences de vos actions.

Atomiton se leva et utilisa sa magie pour faire léviter le corps de Vulpes. Une de ses mains devint incandescente et il sera le bras droit de Vulpes. Vulpes hurla de douleur, et ne résistant pas il vomit sur lui même tout le repas qu’il avait avalé des heures plus tôt. Atomiton le jeta au sol comme une poupée de chiffon. Il fit avancer la troisième table avec les potions.

— Hum… il n’y aura pas assez. – agitant son bras, il fit apparaître d’autres potions rouge sang.- Tout mon stock… il va falloir en faire d’autres. Il est coriace, je dois bien l’admettre.

Atomiton se tourna vers Vulpes. Il le remit en position. S’approchant de son oreille il lui dit en murmurant :

—J’espère que la leçon est apprise Vulpes.

Tremblant, Vulpes le regarda et céda finalement :

—Pitié…-murmura-t-il.

— Pitié ? – lui dit Atomiton.- Il n’y a pas de pitié ici.- répondit-il avec un sourire sadique sur le visage. – Ne vous inquiétez pas, Vulpes, je ne vais pas vous tuer. J’ai ... d’autres plans pour vous !

Et pendant qu’Atomiton laissa échappé un rire de dément, il fit entrer en combustion tout le corps de Vulpes, qui hurla pendant quelques instants avant de perdre connaissance.


Atomiton venait de rentrer au Kirin Tor. Vulpes avait failli mourir. Étant un excellent alchimiste, Atomiton avait dans sa réserve des potions de soins Haut de Gamme capable de guérir toutes les blessures… mais les 15 potions qu’il avait mis si longtemps à préparer, à elle seules ne suffirent pas à sauver Vulpes. Il les utilisa pour le maintenir en vie pendant quelques heures, le temps qu’il prépare quelque chose de plus robuste.

Il puisa dans les réserves de guerre du Kirin Tor une bonne quantité de potions de soins, pas aussi efficaces que les siennes, mais la quantité était plus importante que la qualité désormais. Il lui prépara un bain d’immersion avec toutes les potions, et le mis dedans. Pendant que Vulpes, complètement inconscient, était en train de guérir doucement dans son bain spécialement préparé, Atomiton chercha une des ses alliées druides parmi les Elfes de la Nuit pour venir le voir.

Elle accéléra la guérison, et au bout de 15h d’immersion et de soins intensifs avec cette druidesse, le corps de Vulpes était presque comme neuf. En revanche, Atomiton ne savais pas comment allait réagir l’esprit de Vulpes. Subir de telles tortures n’était pas pour n’importe qui, mais Vulpes lui avait semblé assez robuste…

Il tira de sa poche un pion blanc. Le regarda longuement, le remit dans sa poche tout en affichant un petit sourire et pensa : « À ton tour, Vulpes ».


Vulpes se réveilla en sursaut. Toujours dans sa robe grise, il se tâta de partout pour voir si il était complètement brûlé. Àsa grande surprise, il n’avait rien. Il avait un peu de peine à respirer mais étant donné les conditions auquel il avait été soumis depuis son séjour ici, ce n’était pas étonnant. Avait il vraiment rêvé de ce que lui avait fait subir Atomiton ?

A sa question, il eu vite une réponse… Devant lui, à sa droite il y avait le Roi blanc, à sa gauche la Reine noire, et entre le deux il y avait le Roi noir. Il pris le Roi noir entre ses mains et le regarda fixement avec une haine grandissante. Soudain, le Roi blanc et la Reine noire prirent feu. Les flammes montèrent près du plafond mais au lieu de continuer à monter, elles firent une courbe l’une vers l’autre, se joignirent et formèrent les mots : « As-tu appris la leçon ? ». Quelques secondes plus tard, le Roi et la Reine explosèrent en plein de petits bouts de charbons ardent partout dans la maison, et les mots disparurent.

Furieux contre le monde, et surtout contre Atomiton, il essaya de casser en deux la pièce d’échec qui était entre ses doigts. À sa grande surprise, il n’y arriva pas, soit à cause de sa grande faiblesse physique soit parce qu’Atomiton avait trafiqué la pièce pour lui résister.

Vulpes se calma un peu et regarda à nouveau la pièce et la mis dans sa poche. Regardant le plafond il dit tout haut.

— J’ai encore un pion à jouer, Sénateur. Ce jeu n’est pas encore finit…